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l'uniforme des officiers généraux mexicains

Publié le par Olivier Millet

l'uniforme des officiers généraux mexicains

Les généraux mexicains, représentants de l'élite sociale des riches propriétaires ou des favoris politiques du moment, n'ont pas particulièrement brillé durant la guerre du Mexique. La carrière d'officier supérieur apparaît être un moyen comme un autre de renforcer sa position au sein de l'aristocratie mexicaine naissante ou d'asseoir une réputation au sein des élites du pays. La forte imbrication des militaires au sein du pouvoir politique impliquait un système pervers où l'ascension dans la carrière militaire était complètement dévolue aux affinités politiques. Les grades supérieurs s'obtenant par faveur plus que par le mérite, les généraux mexicains brillaient plus dans leur magnifique tenue de gala en soirée que sur le champ de bataille. Contrairement à l'adage faisant de l'armée mexicaine une armée de généraux, on compte néanmoins 160 généraux pour un effectif de 30000 hommes à la fin des années 1830. Bien que cultivés et possédant le raffinement propre à leur origine sociale, la plupart de ces hommes n'ont aucune notion concrète ou théorique du combat tactique à un niveau équivalent à leur fonction ou subalterne d'ailleurs. La formation dispensée à l’académie militaire de Mexico visant surtout à former les officiers des corps techniques comme le génie ou l'artillerie, il n'existe pas d'apprentissage théorique pour le travail d'état-major et les nombreux témoins étrangers signalèrent l'incompétence manifeste de ces officiers supérieurs dans leur aptitude au commandement. A la décharge du Mexique, il n'existe pas beaucoup de pays qui ont pris la mesure de la nécessité d'une formation théorique aux doctrines stratégiques ou tactiques de leurs officiers. La Prusse fut une des premières à la pointe de ce domaine mais seulement à partir de 1850 avec l'académie militaire de Berlin, dont les résultats se feront lourdement sentir en Europe. L'expérience, pensait-on, primait sur la théorie, et l'aptitude à commander une armée ne pouvait s'obtenir que sur le "tas". L'étude des nombreux stratégistes et autres théoriciens militaires, dont le 19ème siècle fut la période la plus prolifique, n'était pas encore à l'ordre du jour.

Au début de la mise en place de l'armée nationale, la plupart des officiers sont des vétérans de l'armée coloniale mais leur corps fut largement étoffé par la suite par une multitude d'hommes propulsés à ces postes de commandement en raison de leur situation sociale et par l'appui des politiciens. Le résultat fut évidemment désastreux puisque la plupart de ces officiers n'entendaient rien au commandement, à l'organisation militaire et à la manière de mener les hommes au combat. L'absence d'un réel état-major empêcha la coordination efficace des différents fronts ou l'élaboration d'une stratégie cohérente. Pire encore, la jalousie entre officiers ou la répercussion dans l'armée des conflits de la vie politique mexicaine causera son lot de problèmes et ajoutera plus de confusion dans cette armée.

Les différentes rébellions indiennes, mexicaines et texanes changeront un peu cet état de fait et grandiront l'expérience de certains d'entre eux. Mais l'épreuve de la guerre contre une autre nation en 1846 montrera au grand jour les faiblesses inhérentes à un système qui néglige l'éducation de ses élites militaires. L'impréparation crasse de l'armée mexicaine en général et de son état-major en particulier ne laissera que peu de chance face à une armée moderne et résolument agressive comme le fut l'US Army. L'affrontement avec les rebelles texans ou mexicains donna l'occasion de faire sortir du rang les chefs les plus capables, même si le népotisme existait toujours dans la nomination des officiers généraux et supérieurs, la qualité augmenta avec le nombre d'affrontements. Mais qu'importe le courage des officiers mexicains ; peu, hormis les étrangers qui vinrent se mettre au service du Mexique au début, maîtrisaient le combat moderne contre une armée classique. Santa Anna qui était un des rares officiers généraux à posséder une expérience importante ne put réellement s'appuyer sur des généraux compétents et surtout capables d'initiative en particulier face à un ennemi qui manquait aussi d'expérience mais qui compensait sa jeunesse par une attitude particulièrement offensive qui ne laisserait que peu de chance à un ennemi par trop statique incapable de suivre le mouvement..

L'uniforme:

La tenue de "gala" des officiers généraux comportait une longue tunique et un pantalon bleu turquin avec aux revers, sur le col, les manches et les basques rouges.

Les revers de poitrine ainsi que le col étaient brodés avec des galons or représentant des branches d'olivier et de laurier entremêlées. Une épaisseur de broderie pour les généraux de brigade et deux pour les généraux de division. Les boutons étaient gravés de l'aigle mexicain. Une ceinture bleue signifiait un général de division, la verte pour le général de brigade. Les ceintures étaient rehaussées d'or et de broderie avec un rang pour les généraux de brigade et deux rangs de broderies pour les généraux de division. Le chapeau était un bicorne surmonté d'un haut plumet aux couleurs nationales avec une cocarde tricolore et un galonnage or de courtes plumes blanches sur le sommet du chapeau. Les épaulettes sont or et très fournies.

La tenue de service est entièrement bleue, sans broderies à motif. le lourd plumet disparaît et seul le col demeure rouge.

Les officiers d'état-major portaient une tenue rouge à revers de poitrine bleus, une ceinture écharpe rouge et un bicorne sans plumet. Les épaulettes étaient toujours composées de franges dorées mais moins fournies que celles des officiers généraux.

la superbe tenue d'apparat du général Juan Morales, le commandant de la garnison de Vera Cruz en 1847. On notera les broderies élaborées en feuilles de laurier et d'olivier

la superbe tenue d'apparat du général Juan Morales, le commandant de la garnison de Vera Cruz en 1847. On notera les broderies élaborées en feuilles de laurier et d'olivier

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M
Bonjour.<br /> D'abord, bravo pour ces sites ! Ils sont tres intéressants j'avoue beaucoup apprendre dessus.<br /> Ensuite, on a la une planche qui montre des généraux mexicains ayant une allure assez &quot;napoléonienne&quot;. Les uniformes des généraux américains l'étaient-ils autant? Allez-vous également y consacrer une planche?
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O
Oui l'influence française est très présente en Amérique et plus particulièrement chez les Mexicains. Les tenues des généraux américains qui ont participé à la guerre du Mexique sont beaucoup moins glamour et ressemblent a celles de leurs hommes , grades exceptés. Je pense dans l'avenir faire une planche sur certains d'entre eux mais pas tout de suite.